Motion agriculture urbaine
La période Covid a fait croire que la population avait pris conscience de l’importance des marchés ruraux. Force est de constater que le retour à la vie normale a fait oublié ce pan de la relation de proximité agricole sans parler du vecteur financier.
Pour ne prendre qu’un exemple. Combien de Lausannois vont acheter leur fromage aux Amburnex, alpage jurassien de la commune de Lausanne ? Peut-être quelques férus de vélos lors d’une ballade mais pas à l’aide d’un cargo cycle. Cet exemple est aussi valable pour d’autres villes.
Les marchés à la ferme sont dans la difficulté car ils sont distants des lieux de concentration de la population. Il est illusoire de croire que les citoyens vont aller chez le producteur pour faire leurs courses de manière régulière. Il faut trouver des solutions de déplacer le cœur de la production et de la vente dans les centres urbains des villes de plus de 5’000 habitants.
Une piste existe pour tenter d’atteindre cette volonté.
L’agriculture urbaine incitée par un changement de législation fixant un taux d’autoproduction alimentaire urbain.
Déjà pratiquée par plus de 800 millions de personnes dans le monde, l’agriculture urbaine connaît un fort développement en Suisse. S’il y a quelques années cultiver en ville pouvait paraître farfelu, aujourd’hui cela devient une véritable alternative, comme nous le prouve la multiplication des jardins partagés ou d’initiatives plus originales en total respect du climat et des économies d’eau et d’énergies. Les technologies évoluent et sont primordiales pour obtenir des résultats pérennes. Les fermes verticales, comme à Zürich, sont à mettre en pratique car peu gourmande en surface et recyclant le volume de bâtiment en friche.
Le besoin de se nourrir reste pourtant la première nécessitée à la vie humaine. Intégrant les pratiques agricoles en ville, l’agriculture urbaine rend ainsi accessible une offre alimentaire de qualité aux citadins tout en reconnectant la nature à la ville. L’aspect éducation et formation est essentiel pour transmettre les réflexes naturels à nos descendants. Combien d’enfants ne savent pas que les tomates ne poussent pas en janvier mais suivent des saisons ?
Tous les aliments produits et consommés sur place évitent l’émission de gaz à effet de serre liés au transport. En encourageant les pratiques biologiques, c’est-à-dire sans utilisation de pesticides et d’engrais chimiques, nous réalisons une action concrète pour la planète.
C’est ainsi que nous demandons au Conseil d’Etat d’étudier la mise en place d’un pourcentage significatif d’agriculture urbaine productive dans chaque ville en recourant aux surfaces sur les toits, les friches et les espaces urbains dépollués ou des immeubles de production agricole.
Ce pourcentage doit être indexé sur le nombre d’habitants afin que chacun ait :
soit des lieux pour acquérir des produits alimentaires issus de la cité ou
soit un espace dans lequel il puisse jardiner. Cela passe peut-être par une nette augmentation du nombre de jardins partagés, la création de ruelles vertes, le développement de potagers dans les institutions publiques (notamment les écoles)
Cette motion a été engendrée suite à une table ronde intitulée « La place de l’agriculture et son lien entre la ville et la campagne » réunissant des agriculteurs, des représentants de la formation professionnelle et de la politique dont le lien suivant peut compléter les visions échangées. https://lohri-vd.ch/table-ronde-du-24-5-23-st-prex-contexte-general-la-place-de-lagriculture-et-son-lien-entre-la-ville-et-la-campagne/