Une petite reconnaissance ferroviaire fédérale 24Heures
Didier Lohri milite en faveur d’un parcours de délestage entre Lausanne et Genève.
La liaison ferroviaire Lausanne–Genève refait parler d’elle depuis le fameux trou de Tolochenaz. Sans faire d’effort, ma mémoire me signale que la question de cette voie CFF était déjà d’actualité en 2006. Certes, le RER a été introduit, des gares ont été aménagées, mais le nerf du bon fonctionnement des transports ferroviaires n’a pas beaucoup évolué mis à part l’axe Coppet–Annemasse.
Si nous tirons un parallèle avec les systèmes de télécommunications, de 2006 à ce jour, le support de transfert a évolué considérablement dans tout le pays et dans toutes régions, même périphériques. En quinze ans, nous sommes passés du câble en cuivre à la fibre optique en créant des lignes dans de nouvelles infrastructures entièrement séparées physiquement de l’ancien réseau téléphonique.
«Les deniers de la Confédération doivent être utilisés pour transporter des voyageurs d’un point A à un point B.»
La Confédération a pris position le 28 janvier 2022 en rouvrant la réflexion de cet axe de communication, que dis-je de téléportation, qu’est Lausanne-Genève. Mes interpellations, en tant que député du district de Nyon en novembre dernier, allaient exactement dans le sens des deux options proposées par le Conseil fédéral («24 heures» du 29 janvier 2022).
Mes demandes consistaient à étudier la pertinence de créer une liaison ferroviaire entre l’aéroport de Genève jusqu’à Mies-Coppet dans le canton de Vaud en site propre et celle d’un parcours de délestage à l’axe Morges-Allaman en utilisant les trains régionaux du BAM et du Nyon-St-Cergue. L’autorité fédérale ne rejette pas la vision du parcours de délestage.
Les deniers de la Confédération doivent être utilisés pour transporter des voyageurs d’un point A à un point B en priorité. Depuis des années, un comité «Non à un gaspillage de 4 milliards et à l’émission d’un million de tonnes de CO2 à Genève», emmené par d’émérites spécialistes et leur secrétaire, M. Mario Jelmini, se bat pour faire entendre raison aux Genevois et aux Vaudois. Les investissements fédéraux ne sont pas alloués uniquement à la réalisation d’aménagements de gares somptueuses.
Ces vitrines sont de la poudre de perlimpinpin donnant l’illusion d’une politique cantonale réussie mais à financement fédéral, pour offrir des supermarchés aux voyageurs bloqués. Ces réalisations à grand coût, et à grands coups de béton, sont des opérations immobilières qui ne vont pas faire baisser le prix du titre de transport.
Moins de béton et de CO₂
L’aspect écologique est primordial. Il faut garder en mémoire que le but recherché est la diminution drastique du béton et des émissions de CO2. Il faut trouver un compromis raisonnable à très court terme pour augmenter les solutions afin de déplacer des clients, en cas de perturbations des lignes de chemin de fer, par des compléments d’infrastructures efficients.
Osons croire que comme dans le film «Le train sifflera trois fois», le combat – non pas du shérif mais des voyageurs – se terminera par une victoire logique et rapide: un parcours de délestage entre Lausanne et Genève.