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Aide à la presse en ces périodes compliquées réponse du Conseil d’Etat avril 2025

Aide à la presse en ces périodes compliquées

Une interpellation avait été déposée le 13 septembre 2024 au sujet de Chek et des financements de l’aide à la presse. Le texte du dépôt était :
En assistant à une séance sur l’aide à la presse dans le district de Nyon, un représentant du canton a rappelé qu’une équipe média au sein de la Chancellerie (Service :DITS) Bureau d’information et de communication tentait d’intéresser…
La réponse a été donnée après la publication du rapport intermédiaire le 2 avril 2025, promis pour 2023 déjà !

Point 20 OJ 13.5.25 (si nous y arrivons) Réponse du Conseil d’Etat Chek 17-25 ans aide à la presse
Permettez-moi de remercier les auteurs du rapport concernant mon interpellation du mois de septembre 2024 au sujet de Chek et de l’aide à la presse. Je ne sais pas si le Conseil d’État a réellement relu les réponses aux questions posées.

Je ne vais pas vous faire perdre du temps. Le Conseil d’Etat a publié le fameux rapport intermédiaire, réclamé depuis 2023, le 2 avril 2025. Ce rapport de 493 pages me fait penser à un travail de diplôme d’un élève qui croit être évalué sur la quantité et non sur la qualité des investigations.

Le rapport de l’interpellation, soumis au plénum ce jour, reprend les textes du décret pour en faire un copier-coller en fonction de la question posée.

Je ne vais pas commenter la réponse de chaque question, mais simplement vous apporter 2 éléments qui vous démontreront que les réponses du canton sont insuffisantes en regard des objectifs recherchés au sujet des 17 et 25 ans et de l’aide à la presse locale par la mesure prise en 2020.

A la question : Est-ce raisonnable que le canton se profile sur cette activité vidéo – média sous couvert d’aide à la presse, afin d’inciter les jeunes à s’abonner aux quotidiens ?
Il est répondu, en insistant lourdement dans le préambule et dans la réponse, que la plateforme Chek est indépendante vis-à-vis de l’Etat et que le Canton ne produit pas les vidéos qui sont publiées.

Or dans des documents publics comme «Chek», média pour les jeunes du canton de Vaud sur les réseaux sociaux https://educationauxmedias.ch/chek-media-pour-les-jeunes-du-canton-de-vaud-sur-les-reseaux-sociaux suite aux divers communiqués du canton publiés et de son rapport intermédiaire, je relève que :

« Les quotidiens Le Temps et 24 Heures, qui devaient participer à ce projet, se sont retirés. Il serait intéressant de connaître les raisons pour lesquelles ces deux publications phares de Suisse romande ont renoncé. Est-ce que le fait que ce projet éditorial soit placé sous la responsabilité conjointe du gouvernement vaudois (Chancellerie d’Etat) et d’une agence de communication pourrait en être la cause? »

« Chek apparaît plus comme une entreprise de communication, qu’un média rapportant des nouvelles de l’actualité. »

« La coordination éditoriale du projet a été confiée à l’agence de communication Spurring. Les éditeurs qui n’ont pas de capacité de production vidéo peuvent faire appel à la chaîne de télévision régionale La Télé Vaud-Fribourg. »

Alors indépendant ou pas ?

La lecture de la réponse parle d’engouement notoire mais c’est extrêmement relatif. Si à ce jour, il y a 3700 suiveurs, il faut analyser simplement ces entités qui suivent Chek. Malheureusement ni la réponse du Conseil d’Etat ni les 493 pages du rapport commandé ne spécifient la pertinence des abonnés.

En vous rendant sur le site Chek vous trouveriez le détail des « followers » qui sont les députés de plus de 25 ans, des journaux, des entreprises mais le public visé représente 700 personnes au maximum soit 0.7 pour mille de la population vaudoise de 17 à 25 ans (94954 pour 2024). 

Ce taux peut être mis en relation avec une autre estimation publiée par le site « educationauxmédias.ch » qui « estime que 5% du public cible 94’954 a été touchée, compte non tenu du fait que des personnes d’autres cantons et de l’étranger suivent probablement Chek. »

Entre les nombres indiqués dans la réponse à mon interpellation et le rapport intermédiaire, il y a une grande différence qui ne démontre aucunement l’engouement de la mesure proposée.
En 2024, 22 vidéos de 60 secondes ont été publiées sur TikTok et Instagram, pour un coût de 183’646 francs pour l’Etat de Vaud. Soit 8’347 CHF par vidéo. De plus ces vidéos ne parlent pas de politique mais présentent des jeunes et des manifestations locales dont les statistiques sont les suivantes tirées du document web « ÉDUCATION AUX MÉDIAS ET À L’INFORMATION » https://educationauxmedias.ch/chek-media-pour-les-jeunes-du-canton-de-vaud-sur-les-reseaux-sociaux  (Référence Monsieur Jean-Claude Domenjoz)

Les plus gros contributeurs pendant cette période ont été Le Journal de Morges (8), Riviera Chablais Hebdo (5), La Feuille d’avis de la Vallée de Joux (4) et La Côte (4), les autres titres ont publié une à deux vidéos. Les thèmes concernaient le sport (7), la musique (6), la vie politique (4), les métiers (4), les écrans (2).
La preuve est assez claire. Le nombre de followers des 17-25 ans domiciliés dans le canton de Vaud, ne sera certainement pas suffisant pour amener en nombre les jeunes Vaudois et Vaudoises à conclure des abonnements payants aux journaux des entreprises de presse participantes.

Le but de ma démarche consiste à déposer une résolution de telle manière que la commission de gestion, dans sa mission 2025, enquête sérieusement sur l’utilité de la plateforme Chek entre le volumineux rapport commandé par l’Etat, la réalité des journaux qui ne diffusent pas sur Mastodon et de l’éducation numérique.

Résolution :
Le Grand Conseil demande à la Commission de gestion un rapport détaillé au sujet de l’utilisation des deniers publics servant à financer Chek par le budget pour les prestations aux journaux et télévisions en 2025 et l’impact réel sur l’attrait à la lecture de la presse payante pour les jeunes entre 17 et 25 ans.