En date du 15 septembre 2016, la présidente de l’UCV et les élus du district de Nyon ont pris connaissance de mon retrait du comité de l’Union des Communes Vaudoises. Les statuts doivent être respectés. Aucune dérogation ne doit être demandée. Il y a assez d’élus pour porter le district dans les discussions cantonales.

Comme dit lors de la séance, j’ai eu la chance de travailler avec 3 présidents différents et j’ai pu voir se professionnaliser la fonction politique. Au début, la notion d’amicale était souvent reprochée à l’UCV. J’ai pu voir à quel point l’UCV a pris de la place dans le paysage politique et institutionnel vaudois.

Le Conseil d’Etat a créé des plate-formes qui ont permis de donner de la crédibilité au comité. L’avis de ce dernier devient même une argumentation forte du Conseil d’Etat devant le Grand Conseil. A plusieurs reprises lors des débats en plénum, la phrase magique « Cela a été négocié avec l’UCV, alors il ne faut pas aller changer les termes de l’accord ». Il faut dire que cette tactique était aussi utilisée dans le cas contraire.

Lors de mon long passage au comité, j’ai pu enregistrer le mot d’ordre des présidents qui a été :

« vous êtes certes du district de x mais nous devons trouver le compromis de toutes les communes vaudoises en taille et en richesse ! ».

Ce message ne doit pas disparaître de la ligne de défense des communes vaudoises. Le comité de l’UCV n’est pas là pour défendre plus un district qu’un autre mais l’ensemble des membres. C’est la difficulté de notre UCV.

J’ai été souvent qualifié d’être solitaire ou isolé. Le fameux proverbe africain a été utilisé à mon égard : « Seul on court plus vite, ensemble on court plus loin ! » mais je rappelle qu’il n’est que partiel car la chute du proverbe est « Tous on court pour rien ! ».

Si certains jugeront mon passage à l’UCV comme non représentatif des intérêts du district de Nyon, je leur rappellerai que j’ai fait partie du 75% de la population vaudoise qui a été défendue correctement face à l’Etat. Que sur des sujets majeurs de la politique vaudoise de ces 11 dernières années, c’est le district de Nyon et les autres associations qui ont couru toutes seules !

Ma plus grande victoire restera la PEREQUATION. L’idée de la valeur du point d’impôt a été validée. Pas plus tard que mardi 13 septembre 2016, le Grand Conseil a voté la dernière injustice, pour tous les Vaudois, que constituait la notion de valeur écrêtée de la valeur du point d’impôt par 99 oui contre 15 non et 16 abstentions.

Je ne remercierai jamais assez Monsieur Daniel Brélaz, d’avoir trouvé les mots pour convaincre nos autres collègues d’étudier cette piste lors de mon arrivée à l’UCV. La 1ère péréquation était une injustice et je l’ai combattue. C’est l’aboutissement de mon engagement politique.

La suite du travail est en cours. J’ai confiance, Les frais de l’AVASAD vont encore être augmentés. La population vieillissant, le principe du financement devra être adapté. La version de l’EMPL, proposant la répartition à la valeur du point d’impôt, passera certainement la rampe.

Présent sur les plate-forme de :

l’aménagement du territoire

l’accueil de jour des enfants

les transports scolaires, entre autres.

J’ai eu le plaisir d’aboutir à une situation favorable à la majorité des communes vaudoises.

Mon seul regret est de voir les discussions s’éterniser au sujet des constructions scolaires. Cela fait des années que nous avançons pour mieux reculer. Je laisse à mon successeur la volonté d’aboutir dans ce dossier.

De toutes ces années au comité de l’UCV, j’ai appris que nul n’est prophète en son district mais que j’ai eu une chance exceptionnelle de participer aux changements de la société vaudoise. Je me rappelle qu’il n’y avait personne du district de Nyon qui voulait aller à l’UCV il y a plus de 10 ans. Aujourd’hui, le district a compris qu’il y avait un coup stratégique à s’infiltrer dans l’UCV. J’ai au moins le mérite d’avoir suscité des vocations dans mon district.

Je quitte le coeur léger, le sentiment d’avoir respecté mes concepts politiques et philosophiques. Je ne remercierai jamais assez le secrétariat de l’UCV emmené par Madame Brigitte Dind et de toutes les adjointes de secrétariat qui m’ont accompagné dans mon engagement. Un grand MERCI à Monsieur Gianni Saïtta pour ses compétences et son soutien dans les derniers dossiers financiers.

MERCI à vous tous mes collègues et à TOI Madame la Présidente, pour votre engagement à notre union des communes vaudoises et au soutien que vous m’avez apporté !

Vive l’UCV

Il est constaté, depuis des années, que la fonction de municipal n’est plus attractive. Il y a un sentiment, de la part des élus en place, qu’il existe de plus en plus de difficultés à repourvoir les sièges vacants. Plusieurs analyses ont été faites pour tenter de trouver une ou des réponses à ce problème.

En fonction des régions et des particularités locales, il n’y a pas scientifiquement d’explications implacables qui justifient les raisons provoquant un désintérêt de la fonction d’élu de proximité.

Le remède, de ce désintérêt de la chose politique, consiste à demander une défiscalisation des revenus acquis par la fonction à 85% appelée « Motion Kappeler ». La référence de ce seuil est prise par analogie aux défalcations des députés vaudois.

Il faut savoir qu’en 2008, il y a eu des discussions au sujet de la loi fédérale sur la défiscalisation des impôts. La problématique venait des taxations des revenus des soldes pompiers. Se basant sur cette loi, la Confédération a fait un changement de loi en stipulant que les pompiers devaient être mis au bénéfice d’une exonération d’impôts sur le revenu jusqu’à concurrence d’un montant de 5’000 CHF. Les chambres fédérales ont voté et la loi est entrée en vigueur en 2012.

Bénéficiant de ces discussions, les communes vaudoises ont trouvé un accord à l’amiable avec l’ASFICO pour obtenir une mise au bénéfice de cette reconnaissance « pompier » pour les élus communaux.

En qualité de citoyen, j’admettais que la piste de la défiscalisation puisse être envisagée.

Philosophiquement, il est irritant de croire que seul l’argent constitue la motivation d’un élu !

Aujourd’hui, la motion Kappeler est une entorse à la loi fédérale sur les défiscalisations en matière d’impôts. Les politiques ne sont pas au-dessus des lois. Des efforts sont demandés aux contribuables vaudois pour s’acquitter de leurs impôts.

Est-il normal que des députés, contrairement à la loi fédérale, bénéficient d’avantages que le peuple n’a pas ?

Je demande que la motion Kappeler soit transformée en une défiscalisation de 85% des revenus :

·       des personnes à la retraite

·       des ouvriers et salariés du canton entre 20 et 65 ans

·       des apprentis, des rentiers et

·       des nouveaux nés et ceux dans le brouillard du Rhône.

Mon nihilisme légendaire, en matière financière, m’interdit de soutenir une telle démarche. Je dirais même plus, cette démarche par l’appât du porte-monnaie me scandalise. Se mettre à disposition d’une collectivité est un choix d’abord humaniste et de dévouement à son proche en excluant le phénomène confessionnel.

De plus, cette motion Kappeler met en péril la perception d’impôts vis-à-vis de nos citoyens.

De grâce, trouvons d’autres solutions pour valoriser la fonction des élus de proximité !

·       Comment réintroduire le respect des élus ?

·       Comment éviter les multiples voies de recours qui affaiblissent la position de l’autorité communale lorsque la justice ne règle pas le fond du problème mais se réfugie derrière des vices de procédures qui ne changent pas la problématique de l’individualisme de notre XXIème siècle ?

·       Et autres points à développer ultérieurement.

La motion Kappeler est le plus bel auto-goal politique, basé sur le populisme et sur la volonté d’une association de communes de se mettre hors-jeu pour exister. Les élus ne sortiront pas grandis de cette opération en vous accordant pareils privilèges.

Où se situe la défense des communes (article 5 des statuts de l’AdCV) dans cette motion ?

La motion Kappeler, relayée par les communes, est une erreur. Il faut prendre votre courage à 2 mains. Allez défendre une modification de la loi fédérale à Berne et non pas faire miroiter des inepties aux élus municipaux miliciens.

Didier Lohri